Les artistes parlent d’ÉCLORE
Sans titre, série Grande miniature
gouache et collage sur papier – 46 x 33 cm – 2018
« Éclore » est un terme qui décrit pour moi un mouvement de transition, de passage, de transformation. Mes dessins en couleurs abordent cette thématique par le biais de l’attente, de la contemplation animée par l’imminence d’une transformation. La quiétude apparente que dégagent ces dessins est toutefois menacée par des éléments graphiques, des formes qui sont appelées à se développer dans notre imaginaire. Les dessins noir et blanc évoquent la thématique avec une approche très différente. Le mouvement, l’agitation sont la conséquence d’une transformation en cours. L’avènement d’une forme nouvelle ou incongrue suscite plonge ces petits mondes dans le chaos. L’œuf est une forme récurrente dans mes dessins et me permet de mettre en avant la dualité merveilleux/monstrueux, dualité traversant notre imaginaire lié à l’éclosion, à la naissance.
Vincent Bailliez
Vincent Balliez est né en 1974 à Mantes-la-Jolie. Il a obtenu son DNSEP aux Beaux-Arts de Rouen et son DNSAP aux Beaux-Arts de Paris. Depuis plusieurs années, il concentre son travail sur les petits formats. L’encre, la gouache, les décalcomanies, les collages lui permettent d’exprimer son obsession pour les formes conjointes.
Flocon rose 90
acrylique et huile sur toile – 22 x 27 cm – 2018
« Eclore », la couleur rose.
Elle est tendre et puissante, d’apparence féminine, sage ou enfantine, elle est le renouveau, la tendresse et aussi la vivacité. Elle bouscule les préjugés, c’est une couleur libre et pleine de promesses.
Elle vibre, entre le flou et le net, elle n’est pas véritablement abstraite, ni totalement figurative mais dans un éternel mouvement allant de l’un à l’autre.
Roses sont l(e)s Flocons Parfaits, entre l’ornement et la répétition ils donnent comme de l’air entre les peintures. »
Anne Emery
Anne Emery, Suisse et Française, est née en 1958. Elle vit et travaille à Paris. Ses médiums sont principalement la peinture mais aussi le dessin, la vidéo et la photographie. Elle est diplômée de l’École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs de Paris et de l’École Nationale Supérieure des Arts Appliqués et des Métiers d’Art. Elle a exposé en France, principalement à la Galerie Charlotte Norberg (Paris) Galerie Chantal Bamberger (Strasbourg) et à l’étranger, notamment à la Galerie Susanna Rüegg (Zürich). Elle a été lauréate du Salon de la Jeune Peinture (Paris) du Prix Fédéral des Beaux-Arts (Suisse) et pensionnaire à l’Institut Suisse de Rome (1997/1998).
Magdeleine Denas (1670)
Porcelaine, engobe et émail – 28 x 17 x 7 cm – 2017
J’ai choisi pour cette exposition à la Galerie 2.13pm des pièces qui manifestent, peut-être plus que d’autres, une certaine forme d’hésitation, et jouent d’une tension entre la céramique, matériau figé de nature minérale, et la forme naissante. Mes pièces peuvent être envisagées comme des formes en devenir, qui interrogent le spectateur et le poussent à la spéculation. Se situant toujours à la lisière du connu, elles évitent à dessein la figuration.
Sandra Foltz
Sandra Foltz, née en 1968, est artiste, et agrégé en arts-plastiques. Elle travaille actuellement en banlieue parisienne. Sa production longtemps axée sur la vidéo et l’installation s’est confrontée à des techniques et des supports très divers dans une démarche résolument expérimentale. Ses recherches ont évolué ensuite vers l’objet et le multiple comme avec Nappe de réception, 2008, puis se sont centrées depuis quelques années sur la céramique.
Pièce après pièce, elle construit un paysage discontinu et fragmenté, composé de formes abstraites accumulées, avec des permutations possibles, et des jeux d’associations diverses.
Par grappe
moulage en papiers journaux papiers de soie collage et peinture acrylique et fil de nylon
160 x 100 x 90 cm environ -2017-2019
Pour cette exposition, je choisis de montrer des œuvres qui résonnent avec « Eclore » au sens de s’ouvrir, de se déployer, de grandir, de s’agrandir, de s’étendre, d’être en train de changer d’espace, de milieu, de se transformer. C’est le mouvement d’aller de l’intérieur vers l’extérieur, c’est sentir la force centrifuge.
Elisa Ghertman
Elisa Ghertman est née à Paris en 1980. Elle vit et travaille en banlieue parisienne. Elle est diplômée de l’Ecole Nationale Supérieure d’art de Cergy, et du Master de Mise en Scène et Dramaturgie de Nanterre. Après un parcours pluridisciplinaire elle se consacre aujourd’hui à la peinture, réalise des travaux in situ et des installations. Son travail évoque souvent le vivant : le végétal, le minéral, l’animal. Sa fascination pour les couches de surface : les sols, les murs, les papiers, la peau sont à l’origine de sa peinture. Elle cherche à faire monter fictivement ce qui est caché derrière, dedans, dessous, entre. La couleur et la frontalité sont inhérentes à son travail.
Série « flou net »
photographie couleur et poinçon – 60 x 80 cm – 2016
Éclore…. éclot… éclat.
Éclore au sens de l’intime,
De l’espace clos, enroulé sur lui-même.
Éclore… attendre.
La série » Flou net » se prête à la naissance, à l’annonce d’une suspension visuelle et matricielle dans laquelle l’informe tente d’effleurer la surface et d’y poindre.
Esther Ségal
Esther Ségal est née en 1973 à Paris, où elle vit et travaille. Elle est titulaire d’une Maîtrise, d’un DEA, et d’un Doctorat en Arts et Sciences de l’Art. Elle est photographe plasticienne et imprègne sa démarche artistique d’un contenu philosophique. Elle se sert de la photographie au sens propre du terme, à savoir comme d’une écriture de lumière. Elle revisite sa propre histoire, recherche ses racines en s’efforçant à faire surgir la lumière par le trou d’un poinçon, la trame étirée d’un tissu, le contraste du noir et du blanc.