Née en 1973, Paris – Maîtrise / DEA / Doctorat Arts et Sciences de l’Art

Prix – Edition – Radio (Sélection)

• 2023 LIVRE : « Le Sentier des Etoiles – Intégral », éditions Almora
• 2019 LIVRE : « Le Sentier des étoiles – 1^ère partie », édition Saisons de Culture, textes choisis des chroniques radio « Plaisir d’Ecrire »
• 2018 Prix de l’ermitage à la Maison Européenne de la Photographie
• Avril 2017 LIVRE : AR(T)BRE, pour une écologie du regard » par Martine Francillon, éd. La manufacture des images. LIVRE : « REDEMPTION », texte et photographies par Esther SÉGAL. Ed. L’Harmattan.
• Janvier 2017 Invitée Midi MAGAZINE par Philippe ARONDEL Esther Ségal, la photographie dans tous ses état » 12h, le 3 janvier 2017.
• Novembre 2016 « MISE EN SCENE » pièce de théâtre par Esther SÉGAL . Ouvrage collectif : « Umberto Mariani, Sinfoni di pieghe : la superficie introflessa », ouvrage du curateur et écrivain Gérard-Georges Lemaire, Italie. 
• Mai 2016 ESSAI/MANIFESTE sur la photographie, « De L’un précis, entre chair iconique et écriture de lumière ». Par Esther SEGAL. Ed. L’Harmattan.
• Depuis 2013 RADIO : chroniqueuse des émissions « Plaisir d’écrire » et « La parole est à l’artiste », radio Fréquence Protestante

Expositions (Sélection)

• 2023 D’AVANT LA CHUTE, exposition personnelle galerie 2.13PM. ENTREMONDES,  Galerie Alain Vagh, duo avec Laurie Karp, Paris.
• 2022 INFLUENCES ANTHROPOCENES, Galerie Menouar, Paris.
• 2020 LES NOUVELLES ROUTES DE LA SOIE exposition collective Xi’an International children’s art Museum, Chine. Centre d’art, Japon.
• 2019 SENTINELLE, exposition personnelle galerie 2.13PM, La Celle Saint Cloud. COSMOGONIES à l’Ermitage, Paris
• Mai 2018 MOIS DE LA PHOTO, exposition collective « Les amazones » Rueil Malmaison.
• Mars 2018 MAISON EUROPEENNE DE LA PHOTOGRAPHIE remise de prix de l’ermitage, Paris
• Décembre 2017 FONDATION L’ERMITAGE, exposition personnelle, France.
• Avril 2017 ESPACE KRAJBERG : Ar(t)bre, exposition collective, Paris.
• Mars 2017 ACADEMIE DES BEAUX ARTS « da verso non_identità » Brera, Italie.
• Juillet 2016 GALERIE BAUDOUIN LEBON, exposition personnelle « Lame de fond », Paris.
• Février 2016 BIENNALE ARTE&INDUSTRIA 2016 LABIN, curateur Giorgo D’Orazio, Croatie.
• Juin 2015 COLLEGIO DE ESPAÑA, « Un monde de textures » exposition collective de la collection du collegio de España, Paris.
• Mars 2015 INSTITUT FRANÇAIS MILAN « Goethes Farenlehre-Ein kaleidoskop zeitgenössischer kunst » commissaire d’exposition Gérard-Georges LEMAIRE, exposition collective, Mayence, Allemagne.
• Octobre 2014 NUIT BLANCHE, Maison du geste et de l’image, Paris.
• Mars/juin 2013 SCENE CONVENTIONNEE FORUM DE BLANC-MESNIL Exposition Monographique, « Esther Ségal, du bout des yeux » dans le cadre de la résidence d’artiste.
• Janvier 2011 STUDIO HARCOURT,  « Légendes » exposition personnelle, Paris.
• Mai 2009 « LA RATP LIGNE 10 EXPOSE » exposition personnelle, station Motte Picquet Grenelle, Paris.
• Avril 2009   CENTRE D’ART CONTEMPORAIN VILLA TAMARIS, commissaire d’exposition Gérard-Georges LEMAIRE exposition collective  « Le noir absolu » avec DEGOTTEX, FONTANA.
• Janvier 2006    SCENE CONVENTIONNEE DU FORUM DE BLANC-MESNIL, « Un point c’est tout », commissariat Eric JOLI, exposition collective avec Patrick TOSANI, Sophie RISTALIBER.
• Mai 2005    « ARTSENAT, L’ART ET LA VILLE » exposition collective, commissaire d’exposition   Jean-Luc CHALUMEAU avec Gérard Fromanger, Orangerie du Sénat, Paris.
• De 2002 à 2004 « CAMPUS EURO(PE) ART » OU L’ART CONTEMPORAIN DANS LES UNIVERSITES, (participation des artistes BEN, Daniel BUREN, Gérard FROMANGER, Peter KLASEN, Jean-Pierre RAYNAUD, ORLAN, Vladimir VELICKOVIC…) Exposition nomade parcourant les universités de France et d’Europe sous le  haut patronage du ministère de l’éducation nationale, commissaire d’exposition Jean-Luc CHALUMEAU ET Marie-Christine BURGUILLO.
• Février 2003 « MAISON DU MEXIQUE » Exposition personnelle pour l’inauguration de la semaine culturelle de la cité universitaire internationale, Paris.
• Mars 2001 « BIENNALE DE LA PHOTOGRAPHIE », Exposition collective dans le cadre du colloque sur « la réalité des arts » dirigé par Ciro GIORDANO BRUNI, Venise.
• Mars 2000 MUSEE NATIONAL DE LA PHOTOGRAPHIE,  BIENNALE INTERNATIONALE DE LA PHOTOGRAPHIE 2000-2001, commissaire d’exposition Ciro GIORDANO BRUNI, Brescia, Italie.

D’avant la chute

« Ce qui donne d’abord de la délectation dans «une histoire», provient de l’abondance et de la diversité des choses qu’elle contient (…) des vieillards, des jeunes gens, des garçons, des femmes, des petits enfants, des poulets, des chiots, des petits oiseaux (…) et toutes ces choses », nous dit Leon Battista Alberti dans son Traité sur la peinture paru en… 1435.

Comment ne pas se référer à la Renaissance Italienne au moment de découvrir la « Série des Sables » d’Esther Ségal ? A la manière de cette période, elle y mêle les univers profanes, mythologiques et religieux, sans chercher leurs contradictions, mais plutôt leurs réconciliations. De ses mises en scène savamment scénarisées, sous l’influence de sa proximité avec le monde du théâtre, elle nous livre un travail photographique révélateur de la fragilité de la vie, de la douceur des rêves, de la conscience d’une bascule imminente. Le coquillage de Vénus est peut-être celui de sa naissance, il ressemble pourtant étrangement à une plante carnivore prête à happer la beauté située au-dessus d’elle.

S’en tenir à une relecture directe de certaines œuvres de Botticelli ou du Caravage serait bien trop réducteur. La Naissance de Vénus , L’adoration des Mages pour l’un, St Matthieu et l’Ange, La Madone des pèlerins pour l’autre, constituent des  passerelles de temps pour cette série photographique, placée de facto quasi hors de notre époque. Pour la lire plus justement, il faut rappeler qu’Esther Ségal possède un œil de peintre, et qu’elle utilise la photographie dans son sens littéral : une écriture de lumière. Comme toute écriture, elle la met au service d’un langage rempli de codes, de symboles, de références. Inutile de chercher à tous les décrypter. Ce qui compte est la cohérence d’ensemble, l’acceptation de se laisser porter par un monde autre que le sien. Bien sûr, on reconnaît le paon christique, les Trois Grâces et les Parques, la figure des vanités, les animaux de l’arche de Noé. La Bible, les mythologies grecque et romaine, l’ésotérisme font ici bon ménage avec les fantasmes de l’artiste.

Tout aussi mystérieuse, la série « Cantique de l’âme » est un hommage au poème de Saint Jean de la Croix. Dans la pénombre et le noir de chaque photographie, la lumière brille, tantôt timide, tantôt fugace, diffuse, chaleureuse, inquiétante, étincelante. Elle murmure la douceur et la confiance, elle souffle l’espérance, elle enveloppe nos pas d’un rayon de sérénité. « Et je n’apercevais rien |Pour me guider que la lumière | Qui brillait dans mon cœur » (1). Nous sommes invités à aller jusqu’au bout de ce voyage photographique dans lequel la lumière habite toutes les nuits.

Avec la série « Fééries », nous retrouvons l’écriture au poinçon, si chère à Esther Ségal. Ecriture de points perforants dans une écriture de points de lumière,  cette mise en abîme se poursuit avec les étoiles qui viennent éclairer toutes sortes d’objets et de figures. Sans autre prétention que le plaisir décoratif, l’ensemble est une promenade d’image en image dans la nuit photographique.

Alors oui, d’une série à l’autre, on se délecte vraiment de toute cette abondance de symboles, de décors, de fleurs, de coquillages, de gorgones, de flamme, de femmes, d’ange et d’animaux, tout en étant conscient que tout peut se jouer. Certaines des images d’Esther Ségal, proches de celles d’Epinal, viennent nous rappeler notre condition, nos rêveries de paradis, et nos craintes de la chute.

Frédérique Paumier-Moch