SOPHIE PIGERON
Née en 1971, France – Beaux Arts de Dijon – Maîtrise d’arts plastiques, Paris VIII – D.E.A. Esthétique et sciences de l’art, Paris VIII
EXPOSITIONS PERSONNELLES et COLLECTIVES récentes
• 2022 « Oup’s, dix ans déjà », Galerie Axolotl, Toulon.
• 2019 Université américaine de Paris. « Rupture du ciel », Galerie Thaddaeus Ropac, Pantin.
• 2018 « Rêve party », Galerie Arnaud Deschin, Paris. « Booth ALB », Galerie ALB, Paris. « Drawing ALB », Galerie ALB, Paris.
• 2015 « Tribale tribu-te or the way of the World » (commissariat Yann Pérol), Académie des Beaux-Arts de Liège. « The Wand », Berlin. Art Residency, Bucarest. « Peeping Through », Galerie Axolotl, Toulon.
• 2014 Tribale tribu-te, centre d’art Le Metaxu, Toulon
• 2012 Lightscape, Galerie 2.13PM, Paris.
• 2011 L’Art est ouvert, St Médard d’Excideuil.
• 2010 Espace Martiningo, Chambéry. «Carne » Grandes Tables du 104, Paris.
• 2009 Galerie Defrost, Paris. SOFF, Londres. SLICK, Galerie Defrost, Paris. Le cent-quatre, Paris.
• 2008 SLICK dessins, Galerie Defrost, Paris. Espace Richelieu, Paris.
• 2007 2.13 PM, espace privé, La Celle Saint Cloud. « Phosphènes », exposition personnelle, Galerie Defrost, Paris.
• 2006 « Format peinture », Maison des Arts de Créteil ; « Amour, gloire et beauté », Espace Art et Liberté, Charenton ; « Jeune Création », La Bellevilloise, Paris ; Galerie Defrost, Paris
• 2005 « L’art dans la ville », Jardin du Luxembourg, Paris – 2.13 PM, exposition personnelle, La Celle Saint Cloud – « L’oeuvre instable », Centre d’art contemporain « Aponia », Villiers/Marne
• 2004 « Jeune création », Grande halle de la Villette – Galerie « les cimaises », exposition personnelle, Orly.
Texte de l’exposition LIGHTSCAPE – Septembre 2012
La peinture de Sophie Pigeron est devenue irradiante, ambigüe, génératrice de rapports étranges. Ses paysages restent familiers mais suscitent une atmosphère décalée, comme si le temps de la peinture n’était pas le nôtre, comme si nous étions transportés à la lisière d’un monde extra-ordinaire. La lumière en surtension perfore la toile et impose sa vigueur à toute la composition. Qu’elle soit circonscrite dans un angle précis du tableau ou dispersée en pluie cosmique, elle donne le rythme, dirige les espaces, provoque les accidents, génère des formes inconnues ou les transforme jusqu’à les rendre méconnaissables.
Feu, braise, trou noir, magma primaire, nuages de cendres : Sophie Pigeron vit le big bang, revient à la source originelle, énigmatique et terrifiante. Son vocabulaire pictural est métaphore de chaos, d’apocalypse, de création douloureuse. A l’état de sublimation, les paysages sortent de leur banalité : les bâtiments, stèles scintillantes, émergent derrière les arbres, dressés tels des silhouettes charbonneuses. Autour d’eux, volètent des lucioles géantes, à moins que ce ne soient des anges, tout droit venus du ciel pour éclairer les heures sombres des villes, réenchanter les âmes trop longtemps restées seules et redonner de l’espoir dans la froideur du soir.
Et puis parfois, cette douce mélancolie éclate. Les lucioles et les anges deviennent des langues de feu, détruisant les broussailles inutiles, les carcasses déglinguées, les épaves délaissées. Les contrastes sont saisissants. Des passages d’un pur classicisme – ciels tourmentés et reflets sur l’eau héritiers de Turner, brumes et air vaporeux inspirés de Watteau, arbres ombrageux de Théodore Rousseau – côtoient des espaces d’une violence inouïe, enchevêtrement de lignes, de masses, de zones d’abstraction, de pur effet de matière. Les ombres et la noirceur des paysages embellissent la lumière, les lignes structurent d’immenses espaces vibrants.
Avec ses « Lightscapes », la peinture de Sophie Pigeron a acquis une puissance exceptionnelle. Elle crie la rage de vivre, ravive la flamme sacrée, explose de fureur et d’envie.